lundi 29 octobre 2018

Conclusion de notre voyage à Madagascar

Conclusion de notre voyage à Madagascar


Quelques jours après notre retour, nous sommes presque remis du décalage et de la fatigue accumulée lors du long trajet entre le Parc national Mantadia, Tananarive, Paris, Toronto et finalement Québec. Quarante-quatre heures de voyagement en ligne, c’est un peu lourd.

Mais nous flottons encore sur un nuage malgré le verglas et la neige qui tombent à l’extérieur au moment d’écrire ces lignes.  Madagascar, sa nature généreuse, ses espèces endémiques, son peuple gentil et souriant, son climat agréable en cette saison, ses écolodges confortables où l’on mange une excellente nourriture, sa mer turquoise aux plages de sable doré, etc. Ce sont ces souvenirs que nous souhaitons conserver. Les adorables lémuriens, du microcebus de 30 g au indri-indri de 9 kg; les caméléons de couleurs et de tailles variées; la végétation luxuriante de l’est et les plantes grasses du sud; les formations rocheuses inusitées des Tsingys à l’ouest… Voilà ce qui nous a ébloui le plus. Il faut dire que notre ami Jean-Luc avait bien fait sa recherche en vue de choisir les lieux à visiter. Et aussi que l’agence Espace Mada a fait un travail impeccable pour transformer ces choix en itinéraire, pour trouver des hébergements confortables selon notre budget et pour nous fournir un guide-chauffeur compétent et agréable.

Mais nous avons aussi constaté que la pauvreté est omniprésente. Le sous-développement chronique ne semble pas du tout vouloir céder sa place. L’éducation, à la base de tout développement, est totalement inadéquate et inaccessible à la plupart des enfants. Chanceux sont les deux ou trois premiers enfants d’une famille s’ils réussissent à compléter trois ans de scolarité et savoir écrire leur nom.  Oui, les gens sourient et semblent heureux mais lorsqu’on les questionne et qu’on s’intéresse à leur quotidien, la misère qu’ils subissent nous saute aux yeux. Ils n’ont personne d’autres qu’eux-mêmes sur qui compter. Pas de tissu social autre que le village ou le voisinage. Des gouvernants corrompus qui ne cherchent qu’à s’enrichir eux et leur famille.  Comment s’en sortir?

Cette immense île, jadis un paradis, a subi une intense déforestation de l’ordre de 90%. Et du haut des airs, on voit bien que l’érosion gagne sur les terres arables et qu’il se perd de plus en plus de sols fertiles. Quel avenir peut-on espérer pour ces quelque 25 millions d’habitants?

En tant que touristes nous sommes toujours partagés. Nous sommes à la fois gênés de profiter de notre «richesse» devant ces gens si démunis et heureux de pouvoir les faire travailler et gagner honorablement un petit salaire qui fait toute la différence pour eux et pour leurs enfants. Somme toute, mieux vaut y aller, visiter les plus beaux coins pendant qu’ils existent encore et dépenser au mieux notre budget pour que le peuple puisse en profiter. Nous avons rencontré des bénévoles qui s’impliquent dans des projets locaux depuis des années à Madagascar.  Même si leur travail visant à construire des puits et des écoles ne constitue qu’une bien petite réponse aux immenses besoins des Malgaches, on dit que le changement se fait peu à peu, un projet à la fois. Ça donne le goût de s’impliquer dans de tels projets...


samedi 27 octobre 2018

De Tananarive à Québec


Jour 31. Mercredi le 24 octobre 2018. De Tananarive à Québec (31 h).

Nous embarquons peu après minuit.  Sur le tarmac, nous avons droit à un autre contrôle de sécurité. Gracieuseté d’Air France qui n’a pas confiance en celle de l’aéroport.  En fait cela n’est qu’un simulacre car les fouilles des bagages à main sont très sommaires et celles des personnes expéditives.

Tout de suite après le décollage, nous nous installons le plus confortablement possible pour dormir : loup, bouchons, couverture et appuie-cou. Nous réussissons à dormir plus ou moins profondément durant cinq à six heures sur les 10,5 heures que dure le vol.

Nous arrivons à Paris à 10h30, repassons la sécurité et allons attendre notre vol pour Toronto dans le terminal.  Nous marchons un peu et j’en profite pour faire le blogue pendant que nos courriels entrent. J’ai le temps d’écrire quelques réponses et nous voici à l’embarquement pour Toronto.

Le vol vers Toronto ne dure que 7h30 mais compte tenu que la série de transports a commencé hier à 11h du matin lors de notre départ du Parc Mantadia, le trajet nous semble un peu plus long. 

Nous arrivons à 16h30 à Toronto et après avoir marché dans tout l’aérogare, nous soupons à l’asiatique.  Ensuite Jean-Luc et moi faisons l’échange de nos photos de voyage. Quelque 1350 photos pour moi et 1250 pour lui.

Nous embarquons dans le vol pour Québec vers 21h45 et atterrissons vers 23h45. Nous saluons chaudement nos amis et sautons dans un taxi pour arriver à la maison presque 40h après notre départ de Mantadia.  C’est la fin d’un beau voyage. La conclusion paraîtra dans le prochain et dernier article de ce blogue. 

D'Andasibe à Tananarive


Jour 30. Mardi le 23 octobre 2018. D'Andasibe à Tananarive (5 h).


Aujourd’hui nous allons dans le secteur Mantadia du Parc national du même nom.  Nous nous sommes levés à 5h30 et après avoir bouclé les valises, nous avons déjeuné à 6h.

Nous roulons durant 1h30 sur une mauvaise piste après avoir pris notre guide au village d’Andasibe.  Nous sommes dans la forêt primaire selon notre guide. Les arbres sont très gros. Nous débutons la visite à un étang où nous observons des poules d’eau, des grèbes et des faucons de Madagascar. L’un d’entre eux est en train de déplumer un oiseau attrapé il y a peu de temps.




Nous prenons ensuite un sentier le long d’une petite rivière aux eaux limpides et montons ensuite jusqu’à un sommet dégagé qui nous donne une vue magnifique sur la forêt. Au loin, on entend les indris chanter afin de défendre leur territoire.  Nous devions voir des lémuriens Varicia mais la chance ne fut pas de notre côté aujourd’hui, au grand désespoir de notre guide. Nous avons tout de même vu des choses intéressantes: oiseaux, plantes, fleurs, invertébrés, etc.


Cloporte géant

Pandanus



Nous sortons de la forêt à 11h et allons nous restaurer près de la nationale 2 à 1h30 de là.  Ensuite ce sont trois heures de route jusqu’à la périphérie de Tananarive et encore 2h de niaisage dans le trafic pour faire une douzaine de kilomètres.  La congestion à Tana c’est l’enfer tous les jours.

Nous allons souper à un hôtel restaurant près de l’aéroport. Nous y avons pris une chambre pour quatre heures afin de pouvoir prendre une douche et nous reposer un peu avant le long périple vers Paris, Toronto et Québec.

Nous nous rendons à l’aéroport pour 22h. Les formalités sont vites effectuées et en attendant l’embarquement, j’en profite pour rédiger ce texte et faire le ménage des photos des trois derniers jours.

L’embarquement se fera un peu après minuit.

Andasibe et le Parc national Mantadia

Jour 29. Lundi le 22 octobre 2018. Andasibe (1,5 h).


Nous entendons les cris des Indris au réveil.  Super!  Il reste peu de forêt autour du lodge mais il y a au moins deux familles qui se répondent sur les collines avoisinantes. Cela augure bien pour la journée dans le Parc national Mantadia.

Nous déjeunons à 7h et partons avec Arsène pour un court trajet de 30 minutes vers le secteur Analamazaotra, le secteur le plus accessible du Parc. Un guide nous y attend et après les formalités d’entrée, il nous amène dans des sentiers moins fréquentés. C’est que l’on a eu peur de la foule lorsqu’on a vu le nombre de voitures et d’autobus dans le stationnement.

Il connaît bien son territoire.  En moins de deux heures, nous avons vu les quatre espèces de lémuriens diurnes du secteur ainsi que plusieurs espèces d’oiseaux ou de reptiles.  Les indris nous impressionnent particulièrement.













Nous terminons notre visite vers midi et allons prendre un repas léger dans un bon restaurant non loin du Parc. L’ambiance est agréable et nous profitons de ce moment pour nous reposer un peu.

En après-midi, nous allons à la Réserve privée du Vakôna à une vingtaine de minutes de piste de ce matin.  Cette Réserve associée à un lodge contribue à protéger quelques individus de cinq espèces de lémuriens.  Il faut dire que sur 105 espèces de lémuriens, 95% sont en péril. 

Les animaux sont installés sur cinq îles et une seule d’entre elles est accessible au public. On y accède par un petit canot et nous faisons la visite avec un guide.

Dès l’arrivée sur l’île il y a des lémuriens qui nous approchent et plusieurs nous sautent littéralement dessus.  Ils veulent des bananes.  C’est bien amusant et le moment de prendre des gros plans et des selfies.











Nous allons ensuite dans un autre secteur de la Réserve où on élève des crocodiles du Nil et où nous pouvons visiter des cages et volières avec des geckos à queue plate, des caméléons, des canards sauvages et finalement des boas.  Le tout est disposé dans un décor naturel tropical très agréable pour les yeux.




où est le gecko à queue plate?





Nous revenons à notre lodge vers 16h30 pour nous reposer et recharger les piles, les nôtres et celles de tous nos appareils.

Nous allons prendre un ou deux apéros vers 18h30 et soupons ensuite. On se couche tôt car demain c’est le lever à 5h30 pour notre dernière journée à Madagascar.



vendredi 26 octobre 2018

D’Anakao à Andasibe


Jour 28. Dimanche le 21 octobre 2018. D’Anakao à Andasibe (13 h).

Nous quittons Anakao à 8h par le bateau de transfert.  La mer est plus calme qu’à l’aller.  Nous observons une trentaine de dauphin durant notre croisière jusqu’à Tuléar.






Après le débarquement en charrettes à zébus, nous prenons deux taxis pour nous amener à l’Arboretum.  Nous y faisons la visite en 1h environ et y prenons notre repas du midi. Ce site a été créé de toutes pièces par un Suisse au début des années 1980. Il compte maintenant plus de 900 espèces de plantes, la plupart endémiques à Madagascar.  Notre jeune guide est excellente et nous donne beaucoup de renseignements sur les plantes, leur valeur médicinales, etc. Elle nous montre aussi des lémuriens nocturnes en train de dormir et plusieurs oiseaux qu’elle parait bien connaître. Une visite à recommander à Tuléar.













Nos taxis nous reconduisent ensuite à l’aéroport où nous attendons notre vol durant près de deux heures.  Le trajet de 1h40 jusqu’à Tananarive s’effectue sans problème mais c’est à l’arrivée que cela se gâte. Nos bagages, comme ceux d’une cinquantaine d’autres passagers sont restés à Tuléar. Il paraît qu’un ministre aurait fait débarqué tous les bagages pour accommoder les siens… Cinquante touristes brimés pour une grosse légume corrompue. Ce n’est pas très bon pour la réputation d’un pays.


Heureusement, il y a un autre vol qui suit le nôtre 90 minutes plus tard.  Nous pouvons récupérer nos bagages arrivés par ce gros avion et entreprendre notre dernier segment de transport aujourd’hui, soit la route de 3h qui nous amènera à Andasibe.

L’agence Espace Mada ne recommande pas de rouler de soir normalement mais ils nous donnent le choix ce soir car cette route est très fréquentée et peu sujette aux problèmes de sécurité.  On verra.  D’après Arsène notre chauffeur, cela devrait prendre environ 3h ou 3h30 et on devrait arriver vers 21h au lodge.

Nous sommes finalement arrivés à 22h45 au lodge Eulophiella. Une heure pour sortir de la ville et sa banlieue puis le trafic intense et lent des camions sur la Nationale 2. Le personnel nous attendait pour souper. Le propriétaire dit que c’est fréquent.  Nous soupons en vitesse. La nourriture est excellente mais nous ne pouvons en profiter au maximum compte tenu de notre fatigue de la journée.

Nous gagnons notre chambre à 23h30 et après un saut rapide dans la douche, nous sommes très heureux de nous étendre dans le confortable lit pour un sommeil bien mérité.

samedi 20 octobre 2018

Anakao, Jour 3

Jour 27. Samedi le 20 octobre 2018. Anakao, Jour 3 (1 h).


Nous sommes prêts lorsque Cinzia, la maître-plongeuse du Il Camaleonte, vient nous chercher avec une piroque à moteur. La mer est calme mais on sent que le vent va reprendre sous peu.  Nous enfilons notre combinaison car ce serait plutôt difficile dans la pirogue balottée par les vagues.

Photo de Jean-Luc Desgranges

Photo de Jean-Luc Desgranges

Nous nous rendons à quelque 30 minutes de notre hôtel, tout près de l’île Nozy Ve, celle qui est juste en face d’Anakao.  Nous ajustons les équipements et plongeons par 4m à 8m de fond seulement. Au départ, Cinzia nous fait faire des exercices de récapitulation pour enlever le détendeur, vider le masque et simuler une panne d’air comprimé.  Tout le monde s’en sort très bien.  Durant ce temps Hélène et Diane vont en snorkeling avec un guide.

La plongée se déroule très bien et on voit passablement de coraux des dizaines d’espèces de petits poissons colorés qui les habitent. La visibilité est relativement bonne compte tenu des conditions de forts vents qui prévalent depuis plusieurs jours. On observe à deux reprises des anguilles-serpents que l’on confond au départ avec des serpents de mer.  Jean-Luc prend beaucoup de photos.  Ce qui fait qu’il dépense son air plus rapidement que le guide et moi et lorsqu’il atteint la limite sécuritaire nous terminons la plongée.


Photo de Jean-Luc Desgranges

Photo de Jean-Luc Desgranges
Rendu dans la pirogue, je m’aperçois que j’ai un peu la nausée et j’ai bien hâte de mettre pied à terre sur l’Île.  Nous faisons un petit tour à pied pour voir les pailles-en-queue qui y nichent depuis quelques décennies.  De beaux oiseaux dans la famille des pélicans.  Ma nausée ne passe pas et je dois malheureusement passer mon tour pour la deuxième plongée.  Le vent s’est levé. Les vagues sont hautes et il est clair que ma nausée se transformerait rapidement en mal de mer actif.







Pendant que la deuxième plongée s’effectue, Diane, Hélène et moi demeurons sur l’Île à jaser, prendre de l’eau et du soleil tout en nous abritant au mieux du vent qui souffle de plus en plus fort.

Finalement les plongeurs sortent de l’eau et Cinzia vient nous chercher avec une pirogue pendant que l’autre rejoint directement la terre ferme avec Jean-Luc et d’autres plongeurs à bord.  Les vagues sont très grosse et ça brasse fort. Nous arrivons trempés à la plage.




Pauvre Jean-Luc! Il est blanc comme un drap lorsqu’on le rejoint à terre.  Ils ont passé trop de temps en surface en attendant leur piroguier et le temps de se défaire de l’équipement, il a attrapé un bon mal de mer.

Nous allons quelques minutes au Centre de plongée pour remplir les carnets de plongée et payer Cinzia. Nous revenons à pied car personne n’a le goût de reprendre la mer.  

Diane, Hélène et moi prenons une entrée pour lunch alors que Jean-Luc demeure indisposé à sa chambre.  Ensuite c’est l’heure de la sieste et de la farniente jusqu’à l’arrivée des seaux d’eau chaude vers 18h.  Douche exquise, débarrasse-nous de ce sel!

Nous nous retrouvons tous au restaurant vers 18h30 et soupons vers 19h.  Un excellent souper comme tous les repas que nous avons pris ici.