Conclusion de notre voyage à Madagascar
Quelques jours après notre retour, nous sommes presque remis du décalage et de la fatigue accumulée lors du long trajet entre le Parc national Mantadia, Tananarive, Paris, Toronto et finalement Québec. Quarante-quatre heures de voyagement en ligne, c’est un peu lourd.
Mais nous flottons encore sur un nuage malgré le verglas et la neige qui tombent à l’extérieur au moment d’écrire ces lignes. Madagascar, sa nature généreuse, ses espèces endémiques, son peuple gentil et souriant, son climat agréable en cette saison, ses écolodges confortables où l’on mange une excellente nourriture, sa mer turquoise aux plages de sable doré, etc. Ce sont ces souvenirs que nous souhaitons conserver. Les adorables lémuriens, du microcebus de 30 g au indri-indri de 9 kg; les caméléons de couleurs et de tailles variées; la végétation luxuriante de l’est et les plantes grasses du sud; les formations rocheuses inusitées des Tsingys à l’ouest… Voilà ce qui nous a ébloui le plus. Il faut dire que notre ami Jean-Luc avait bien fait sa recherche en vue de choisir les lieux à visiter. Et aussi que l’agence Espace Mada a fait un travail impeccable pour transformer ces choix en itinéraire, pour trouver des hébergements confortables selon notre budget et pour nous fournir un guide-chauffeur compétent et agréable.
Mais nous avons aussi constaté que la pauvreté est omniprésente. Le sous-développement chronique ne semble pas du tout vouloir céder sa place. L’éducation, à la base de tout développement, est totalement inadéquate et inaccessible à la plupart des enfants. Chanceux sont les deux ou trois premiers enfants d’une famille s’ils réussissent à compléter trois ans de scolarité et savoir écrire leur nom. Oui, les gens sourient et semblent heureux mais lorsqu’on les questionne et qu’on s’intéresse à leur quotidien, la misère qu’ils subissent nous saute aux yeux. Ils n’ont personne d’autres qu’eux-mêmes sur qui compter. Pas de tissu social autre que le village ou le voisinage. Des gouvernants corrompus qui ne cherchent qu’à s’enrichir eux et leur famille. Comment s’en sortir?
Cette immense île, jadis un paradis, a subi une intense déforestation de l’ordre de 90%. Et du haut des airs, on voit bien que l’érosion gagne sur les terres arables et qu’il se perd de plus en plus de sols fertiles. Quel avenir peut-on espérer pour ces quelque 25 millions d’habitants?
En tant que touristes nous sommes toujours partagés. Nous sommes à la fois gênés de profiter de notre «richesse» devant ces gens si démunis et heureux de pouvoir les faire travailler et gagner honorablement un petit salaire qui fait toute la différence pour eux et pour leurs enfants. Somme toute, mieux vaut y aller, visiter les plus beaux coins pendant qu’ils existent encore et dépenser au mieux notre budget pour que le peuple puisse en profiter. Nous avons rencontré des bénévoles qui s’impliquent dans des projets locaux depuis des années à Madagascar. Même si leur travail visant à construire des puits et des écoles ne constitue qu’une bien petite réponse aux immenses besoins des Malgaches, on dit que le changement se fait peu à peu, un projet à la fois. Ça donne le goût de s’impliquer dans de tels projets...
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